En Afrique de l’Ouest, le marché de la friperie est en constante progression. A Bobo-Dioulasso, il y en a un peu partout. Les vêtements arrivent principalement par le Ghana en conteneurs qui seront livrés jusqu’au Mali via le Burkina. Les vêtements sont déposés chez des grossistes, triés et livrés au marché central.
Les revendeurs viennent au "yougou-yougou" acheter à un bas prix, costumes, jeans, t-shirt, robes, sous-vêtements, chaussures, etc... pour les revendre un peu plus cher à leur magasin. Dans certaines rues de la ville, la rue Guimbi Ouattara p.e, ces boutiques de friperie sont les unes à côté des autres. A longueur de journée des vendeurs ambulants transportent, sur leurs bras, tête ou vélo, des tas de vêtements, allant de cour en cour jusque dans des secteurs très éloignés, proposer des vêtements à bas prix.
Plus d'un quart des vêtements portés en Afrique provient de la friperie. Les USA et les pays d'Europe sont les principaux emetteurs. L'Afrique et l'Amérique latine les principales réceptrices de ces habits "de seconde main". Le secteur, qui profite surtout aux consommateurs démunis et aux opérateurs qui accumulent de gros profits, constitue néanmoins une sérieuse menace à l'émergence d'une industrie textile viable en Afrique.
"Pour l'Afrique de l'ouest, qui concentre de grands pays producteurs de coton (Mali, Burkina Faso, Bénin, etc.), le développement de l'industrie textile représente un enjeu économique et social de taille. Mais selon des chiffres fournis par l'UEMOA, près de la moitié des produits textiles qui entrent dans le marché de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) proviennent de "la fraude". Selon les experts, la friperie, la dévaluation en 1994 du FCFA - pour les pays de la zone UEMOA - ainsi que les importations asiatiques sont les trois principales raisons qui expliquent "la mort lente" de ce secteur dans la sous région ouest africaine."